- La température de fonctionnement de la chambre de combustion
- La richesse du mélange air (ou NO²) essence utilisé
- Un excès d’avance à l’allumage éventuel
Tout le monde sait qu’il convient d’adopter des bonnes bougies (ni trop chaudes ni trop froides) pour tirer le meilleur parti de son moteur et que n’importe quelle type de bougie ne peut pas se monter sur n’importe quel moteur. Si vous avez un moteur d’origine qui n’a pas subit de modification sensible, vous pouvez vous fiez aux recommandations du constructeur qui va vous indiquer le ou les types de bougie qui sont préconisés. Toutefois, selon votre utilisation personnelle vous serez peut être amené malgré tout à revoir (à la hausse ou à la baisse) la valeur de l’indice thermique initialement prévu ou tout simplement à choisir un type équivalent provenant d’un autre fabricant. Les constructeurs automobiles sont en effet liés par contrats commerciaux avec un certain nombre de fournisseurs (souvent les moins chers) et bien sur les fournisseurs hors contrat ne sont pas cités dans la liste des pièces de rechange des produits « homologués ». Si vous avez par contre un moteur qui à subit quelques modifications en vue d’améliorer les performances, soyez à peu près certain que les bougies d’origine ne conviendront plus ! Et là, comme le choix est très vaste, se pose la délicate question de savoir qu’est-ce qui ira le mieux ? Comme on n’a ni les moyens (matériels et financiers) des préparateurs professionnels, ni forcément les bonnes informations venant d’autres utilisateurs qui ont déjà fait les tests et le bon choix avant vous avec la même configuration moteur, il vous faudra avoir recourt à la méthode de l’observation que je vais essayer de vous décrire ci-après.
Mais tout d’abord à quoi sert l’indice thermique d’une bougie et quelle est sa fonction ? Outre l’inflammation des gaz, la bougie a un rôle de régulateur de température de la chambre de combustion. Une bougie chaude (facilement reconnaissable à son long bec isolant sur l’électrode centrale) évacue peu les calories et sera préférée sur les moteurs à faible rendement ou modérément sollicité. A l’inverse, une bougie froide (qui a un bec isolant beaucoup plus court) est capable d’évacuer un plus grand nombre de calories et conviendra pour les moteurs à plus haut rendement ou pour une utilisation plus sévère. Si la bougie est trop froide, des dépôtous de carbone (résidus de combustion) vont condensés sur les zones froides de la bougie avec à terme des risques de court circuit (le carbone déposé est conducteur et de ce fait le courant passe sur le carbone et il n’y a plus d’étincelle) entraînant des pertes d’allumage qui finiront par un perlage (on dit que la bougie est noyée). A l’inverse, une bougie trop chaude fera monter en température la chambre de combustion et la calotte du piston avec des risques sérieux d’avarie. On voit déjà tout de suite que les inconvénients liés à une bougie trop froide sont beaucoup moins conséquents que l’inverse.
Pour rendre les choses plus complexes, le rendement d’un moteur (ainsi que la température de combustion) dépend tout d’abord du ratio air/essence des gaz d’admission mais aussi du point d’avance à l’allumage. Un excès de richesse se traduit par une perte de puissance, un excès de pauvreté par une surchauffe et un excès d’avance par des micro détonation (cliquetis) et une surchauffe également. Les deux derniers points peuvent conduire à la destruction du moteur. L’art du réglage consiste donc à obtenir une bonne puissance avec une marge de sécurité aussi faible que possible pour éviter la catastrophe. Une avance trop optimiste de 2 ou 3° peut ruiner une montagne d’efforts. Tous ces paramètres (indice thermique, richesse, avance) peuvent être diagnostiqués par un examen visuel détaillé de la bougie. Ca mérite donc de s’y attarder.
Pour interpréter correctement la lecture d’une bougie, il convient tout d’abord de respecter les points suivants :
- La bougie doit être très récente et ne pas cumuler des heures de marche non significatives (marche moteur à charge partielle par exemple)
- Le moteur doit être stoppé après avoir été à pleine charge (on ne rentre pas aux stands au ralenti avant d’inspecter les bougies)
- Ne pas hésiter à « déshabiller » une bougie si on n’a pas le spéculum lumineux d’oto-rhino comme utilisent parfois les américains.
Ensuite, il convient d’observer les zones significatives suivantes :
- Aspect et couleur de l’électrode de masse (détermine l’indice thermique)
- Couleur de la base du culot (détermine la richesse du mélange)
- Couleur de la partie supérieure de la porcelaine (indique les signes de pré allumage)
- Couleur de la base du bec isolant (détermine également la richesse et l’indice thermique)
- Aspect de l’électrode centrale (peut révéler un excès d’avance)
Je joint quelques photos qui indiquent comment « déshabiller une bougie » et quelles sont les zones à observer.
….. à suivre